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 Jarly ➫ You neither need to wait to be released, nor ask for permission.

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Habitant de Oxtown

Jared F. Kloss
Jared F. Kloss
❝ Messages : 122
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❝ A Oxtown depuis le : 19/06/2016
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❝ Cupidon : Amour éphémère; 10 ans réduits en cendres. Alors, arrête de viser la lune Cupidon, tes flèches atteignent les avions.
❝ Enfant : Conception impossible depuis un dépistage
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MessageSujet: Jarly ➫ You neither need to wait to be released, nor ask for permission.   Jarly ➫ You neither need to wait to be released, nor ask for permission. EmptyLun 27 Juin - 16:00

You can't please everyone. When you're too focused on living up to other people's standards, you aren't spending enough time raising your own. Some people may whisper, complain and judge. But for the most part, it's all in your head. People care less about your actions than you think. Why? They have their own problems! - Ally & Jared - Summer 2016

Marianne elle aime bien les menottes
Le passé me rattrapait, mais ils m'avaient conseillé de ne pas quitter le territoire pendant que l'instruction était en cours. Un homme s'est présenté à ma nouvelle demeure en Virginie où j'avais pris résidence depuis à peine quelques mois pour m'inviter à comparaître au sujet de cette affaire datant de 2014. Deux printemps plus tôt, j'avais levé la main sur un de mes élèves au lycée de Killingly, ce qui me valait désormais d'être chargé par des poursuites judiciaires à mon encontre. Le garçon en avait parlé à ses parents qui s'étaient immédiatement insurgés auprès de la direction de l'établissement où je prestais. Ils ne s'étaient pas arrêtés là, lançant une procédure en justice contre moi avec pour motif de débarrasser les lieux d'éducation - avec une forte présence de mineurs - des gars dans mon genre. A leurs yeux j'étais un individu violent et perturbé qui ne possédait pas le quart de la discipline que j'étais censé enseigner. Ils avaient en partie raison, mais l'exagération dans leurs propos était grossière. Je ne souhaitais pas rentrer dans leur jeu, mais la loi était ce qu'elle était : ouverture d'un dossier avec mon nom et un numéro de suivi, audiences au commissariat où j'avais été convié dans une missive adressée directement à mon adresse. Les parents du gosse ne me lâchaient pas, et je recevais d'autres plaintes fabriquées de toutes pièces; sous l'impulsion de ce couple borné, d'autres familles intentaient un recours devant tribunal. Plusieurs dépositions se succédèrent dans des bureaux de police que je commençais à connaître par coeur. Cependant l'officier en service pour prendre note de mes dires était rarement le même et je suis passé aux aveux devant des profils de fonctionnaires bien différents : le paternel soucieux de la situation de son fils à l'école mais à l'écoute tout comme la recrue qui déborderait bien des méthodes traditionnelles de ses prédécesseurs pour la jouer gros bras à force de regarder trop d'épisodes de séries télévisées. J'en ai vu un qui ne se prenait pas pour rien alors que franchement il n'y avait pas de quoi jouer au traqueur de serial killer dans la bourgade du Connecticut où tout cela se déroulait.

Le dossier avait été placé au frigo, dans une longue liste de cas à traiter qui ne nécessitaient pas de réelle urgence à classer. Il fallut expliquer par deux fois à la mère de ma victime que je ne serais pas jugé immédiatement. Elle est montée sur ses grands chevaux mais est vite redescendue les pieds sur terre. J'avais quant à moi perdu espoir de les raisonner sur les motifs et la signification de mon geste que je ne regrettais nullement. La vie que j'avais à son âge et l'attitude de mes parents vis-à-vis de moi avaient conditionné la manière par laquelle j'avais expliqué à cet élève qu'il ne marchait pas droit. Mes parents avaient été à la fois irréprochables et pourtant laxistes. Trop pour l'adolescent que j'avais été. J'avais alors voulu empêcher ce garçon de faire les mêmes erreurs que moi en se permettant d'agir vraisemblablement comme je pensais qu'il n'aurait pas dû pour son avenir. il était cependant exact que ma fonction était de lui apprendre le goût du sport, de la compétition, et non de lui prodiguer une éducation que ses parents ne lui offraient pas ou de manière insuffisante. En découvrant les méthodes et procédures de ces derniers, je m'étais dit qu'en fin de compte la formation qu'il recevait à domicile était la bonne. Il changeait de comportement une fois loin de ce cercle où il était encadré par des parents attachés à son civisme et sa politesse. De là à me persuader que j'avais fauté, il y avait un pas.

L'histoire était survenue à des milliers de kilomètres d'où je vivais depuis peu. Toutefois d'après le droit américain et celui de la constitution de l'Etat de Virginie, j'étais autorisé à bénéficier du traitement et des modalités du procès selon l'application stipulée dans l'Etat où je résidais. Je ne voulais plus retourner à Killingly qui me rappelait inévitablement Rebekkah et tout un tas de souvenirs meurtriers pour mon âme ainsi que mon coeur déjà brisé. Il aurait été là le crime dans cette affaire : me ramener à l'endroit de mon bonheur disparu, où j'aurais ressassé toutes ces péripéties de la providence devenue malheur. En tant que bon citoyen, l'une des dernières choses qu'il me restait encore, je me suis présenté au jour et à l'heure indiquée par le recommandé que le facteur m'a remis en mains propres. Les bureaux devenaient un mystère pour moi qui m'étais habitué à la disposition et la boiserie massive du petit district dans le Connecticut. A Oxtown, les lignes des meubles étaient plus épurées et le contreplaqué côtoyait les assemblages en teck. Le tribunal s'ouvraient dans des couloirs également plus aérés et lumineux. Je déambulais plus lentement à la recherche de l'écriteau qui m'intéressait : Maître THOMAS Ally, Juge pour enfants. Une mère de famille qui m'inspectera elle aussi de travers à la lecture de mes faits d'armes sur un pauvre bambin qui était tout blanc au moment de mon emportement? Je préférais ne rien imaginer sous peine d'être condamné d'avance à celle que j'encourais.


©Pando
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