❝ Messages : 63 ❝ Points : 67 ❝ A Oxtown depuis le : 02/08/2016❝ Cupidon : Séparé de sa femme, Mia ❝ Enfant : Timmy - décédé ❝ Habitation : Clopton ❝ Avatar : Tom Hardy ❝ Crédits : Monroes
Sujet: Bang my head against the wall - Mia & Noah Sam 6 Aoû - 15:11
- BANG MY HEAD AGAINST THE WALL -
L'obscurité tombait sur la ville, et pourtant, une lumière tenace, travailleuse, transparaissait par les vitres de la petite boutique de pâtisseries. Dans l'ombre, de l'autre côté de cette vitre qui semblait muraille entre lui et sa femme, Noah se tenait, pensif et silencieux, attendant ce moment propice sur lequel il jouerait toute sa vie. Il en avait déjà eu, des chances, plus qu'aucun homme n'était en droit d'en attendre, plus qu'il n'en avait lui-même espéré. Il les avait parfois saisi dans un élan risqué, et s'était émerveillé de les tenir en main, comme cette fois où, à genoux, il avait finalement demandé à Mia de devenir sa femme et qu'elle avait accepté. Plus tard, lorsqu'une autre fois il avait eu cette occasion d'attraper au passage sa salvation, il avait choisis de se détourner : il revoyait encore la belle ainsi dans ses pensées, cette dernière image dans un lit d'hôpital, ses grands yeux magnifiques et implorants tournés vers lui, alors qu'il était encore tout ce qu'il lui restait... Et il avait eu trop peur de ne pas comprendre ce qu'elle attendait de lui, et de devoir être le témoin impuissant d'une autre perte. Quel homme était assez fort pour supporter de lire le désir d'en finir dans le regard de l'être qu'il chérissait le plus au monde ? C'était une douleur plus atroce de ne pas se sentir capable d'y répondre, de l'aider. Comment avait-elle pu lui demander ainsi, en silence, de la laisser partir ? Il lui en avait trop voulu pour se battre : il ne pouvait pas lutter contre elle, pas alors qu'elle écrasait ainsi son cœur comme s'il n'avait plus compté. Lui aussi, il avait survécu à la mort de son enfant... Il avait été le premier à abandonner Mia dans l'alcool, tandis qu'elle nécessitait sa présence pour pallier à son chagrin, et il reconnaissait à présent cette culpabilité.
Doucement, il s'avança vers la porte... Ce n'était pas la première fois. Il avait reculé plus qu'il ne pourrait jamais l'admettre, ces dernières semaines. Et jamais encore il n'avait osé l'apercevoir, bien que sa silhouette, devinée derrière les rideaux de la devanture, l'avait bouleversé à plusieurs reprises. Il n'avait guère mis de temps à la retrouver, car elle n'avait pas vraiment su brouiller ses traces comme il l'avait fait... Peut-être ne l'avait-elle tout simplement pas voulu. Avait-elle tenté de le suivre, elle, puisqu'elle ne voulait même plus rester à ses côtés ? Les doigts de Noah caressèrent la poignée, puis retombèrent, déjà vaincu... Il n'était pas encore prêt, surement.
BAM !
Un bruit sourd, un cri, et s'en fut fini de ses doutes qui le retenaient... Le Carpenter avait pratiquement enfoncé la porte, mu par cet instinct qu'il ne pensait plus posséder. En quelques secondes, il se retrouvaient dans la salle principale, déterminé, le cœur battant de découvrir un spectacle dont l'idée seule le rendait malade, et qu'il avait fuit si longtemps... Et soudain son regard se posa avec une sorte de surprise douloureuse sur Mia, qui le fixait également.
This is the way you left me, I'm not pretending. No hope, no love, no glory, No happy ending. This is the way that we love, Like it's forever. Then live the rest of our life, But not together.
Les clients sont partis. Je ne suis pas rentrée directement chez moi car personne ne m’y attend. Pas même une série télé bidon ce soir. J’en profite pour m’occuper de petits travaux dans le magasin. Du coup je mets la musique un peu plus fort pour me motiver. Ce soir je vais poser les équerres pour tenir mes étagères. Je suis toute à ma tâche quand une musique me fait tilter. Je m’arrête un instant, absorbée par les paroles de la chanson. Avant je l’aimais. Comme beaucoup d’autres. Mais ça, c’était avant. Dans une vie passée, ou dans une autre vie. Le regard perdu, l’esprit ailleurs. Je revois Noah. Son sourire, ses lèvres charnues, son regard expressif, son corps d’Apollon… Si je ne l’ai pas aimé dès que je l’ai vu, alors c’était la seconde suivante. Le coup de foudre. Du regard à l’âme, paf, direct, uppercut. Parce que Noah était aussi beau à l’extérieur qu’à l’intérieur. Je sais, j’ai l’air cucu la praline de dire ça mais c’est vrai. Pas parfait, et c’est aussi pour ça que je l’aimais. Notre vie non plus n’était pas parfaite, on avait des hauts et des bas comme tout le monde mais elle nous plaisait. On était heureux. Et on aurait dû avoir une fin heureuse. Je sens les larmes monter. Parce que quand je pense à Noah, je pense à Tim. La chair de ma chair, mon sang, mon bébé… mon bébé. Il y a un mot quand on perd ses parents, quand on perd son conjoint, mais il n’y en a pas quand on perd un enfant. Pas de mot à mettre sur cette douleur, la pire de toutes, celle qui ne vous quitte jamais quoique vous fassiez. On apprend juste à vivre avec. Ou pas. J’ai voulu en finir, je ne pouvais plus. J’ai perdu Tim, j’ai perdu Noah aussi. Et la culpabilité pour les deux a fini de m’achever…
Je renifle et chasse les larmes qui essaient d’envahir mes joues et mes yeux. Je dois garder la tête froide, ne pas me faire avoir par une chanson. Il y a bien assez des souvenirs qui ne cessent de me hanter, à tel point que j’ai cru voir Noah l’autre jour. Je perds la boule ! Et j’aimerais autant que ça ne sache pas ici. Personne n’est au courant et ça me va. Bientôt cinq mois que je suis ici et qu’on me voit comme la souriante, sociable et un peu gauche pâtissière. Ça me va très bien. Même si j’avoue que parfois j’aimerais avoir une épaule sur laquelle pleurer. Je suis faible.
Dépitée, je reprends ma perceuse. A la maison, c’est Noah qui faisait tous les travaux. Je le fais seule depuis son départ. Ça et bien d’autres choses, qui me rappellent à quel point je suis seule. Et vide. Oui vide. Parce que seule, je pourrais ne pas l’être. Il y a bien des hommes à qui je plais, je le sais. Mais aucun ne pourrait combler le trou béant que mes hommes ont laissé. Et voilà que maintenant ils passent Hold on to me du cast de Nashville, de la country ! Ils veulent me tuer !
« Vous avez vraiment envie de me faire du mal, hein !? »
Cette fois rageuse, je donne un coup de perceuse et là… c’est le drame. J’ai été trop vite, ça ripe sur je ne sais même pas quoi et je perds l’équilibre. Je lâche l’arme du mal, j’essaie de me rattraper à quelque chose et j’arrache les rideaux au passage, tout ça en criant comme une scream queen. L’atterrissage se fait avec fracas et douleur. Encore une chance que je n’étais que sur le tabouret et pas en haut d’un escabeau. Je suis encore au sol à me demander si tous mes membres me répondent et à gémir quand la porte s’ouvre d’un seul coup. J’en sursaute ! Heureusement j’ai lâché la maudite perceuse. L’intrus se tourne vers moi et mon souffle se coupe. Je crois bien même que tout s’efface autour de moi, je ne vois même plus les lumières. Commotion cérébrale ? Hallucinations ?
« Noah… ? »
Je ne sais même pas si je l’ai vraiment dit. Tout comme je ne sais pas s’il est vraiment là alors que mon nez pique, que mon menton tremble et que mes yeux se gorgent de larmes. Non, non, non. Je suis parcourue de frissons, je ferme les yeux. Il ne sera plus là quand je vais les rouvrir, je suis simplement tombée sur la tête. Je ravale les sanglots et, peureuse, je rouvre les yeux. Je le vois réapparaître entre mes cils. Je crois que mon cœur a cessé de battre. C’est ça. Je suis morte.
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Noah Carpenter
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Sujet: Re: Bang my head against the wall - Mia & Noah Dim 7 Aoû - 9:15
Noah... Son prénom, dans la bouche de Mia, prenait tout son sens. Il se souvenait en un instant de toutes les fois où il avait caressé ses lèvres, parfois sur un ton dur lors d'une dispute bouillante, parfois presque implorant, lorsqu'ils se réconciliaient avec autant de passion dans leur lit marital. Tout lui avait manqué, et même de s'entendre appeler pour manger, lorsqu'il travaillait encore tard dans le garage. Il attendait toujours, par principe, même lorsque les senteurs délicieuses du diner emplissaient déjà son atelier... Il voulait entendre dans sa voix qu'elle le réclamait, qu'elle avait besoin de lui, pour accomplir les rituels les plus simples. Et là, encore une fois, d'un mot, elle le ramenait à la vie, lui qui n'était plus qu'un fantôme du passé, jusque là... Rôle qu'il avait voulu se donner, pour se punir. Une chanson de country, en fond sonore, lui soufflait distraitement ce qu'il aurait du être, comme un murmure accusateur.
- Mia, réussit-il à répondre, la gorge nouée. Que pouvait-il dire d'autre à présent ? Il avait imaginé cette scène des centaines de fois, et maintenant son esprit semblait incapable de trouver quelque chose de cohérent à exprimer. Laisse-moi...
Il s'approcha, main tendue, pour l'aider à se relever, une grimace hésitante sur le visage - pourquoi accepterait-elle maintenant ? Son premier réflexe aurait été de ne pas lui proposer de choix, et de la soulever de terre, sans beaucoup d'effort... Mais il était parti trop loin pour qu'un tel geste soit envisageable. Il profita du battement qu'avait provoqué la surprise pour détailler la jeune femme, qui n'avait que peu changé de ses souvenirs. Peut-être avait-elle coupé légèrement sa chevelure brune, qui, dans son adolescence, lui semblait interminable - un jour, il l'avait coiffé, comme un enfant, d'abord pour rire, puis le jeu s'était transformé en un moment de complicité si intime qu'il s'était ancré au plus profond de son être. A l'époque, il s'imaginait encore qu'elle était à lui, rien qu'à lui, de sa responsabilité, et qu'il deviendrait un homme pour pouvoir être toujours à ses côtés. Puis il y avait eu Jake, la trahison, le réveil de ce sentiment qu'il n'était peut-être pas "assez", puisqu'il ne l'avait jamais été à l'école, à la maison, pour ses parents, devant le fils prodige qu'était son cadet, porté par ses nombreux talents. Il lui avait alors semblé naturel que Jake et Mia, si parfaits à ses yeux, finissent par se réunir... Mais il avait refusé, et s'était battu, et imposé. Serait-il capable de le faire encore ?
- Est-ce qu'on peut... Parler ? Se risqua-t-il à ajouter, en pensant à sa mission. Il était venu pour ça, et il espérait avec une chance de s'exprimer, avant qu'elle ne prenne elle-même la décision, peut-être, de le renvoyer à l'oubli.
This is the way you left me, I'm not pretending. No hope, no love, no glory, No happy ending. This is the way that we love, Like it's forever. Then live the rest of our life, But not together.
Noah est bien là, je crois. Il me tend la main et je me mets à la fixer comme si elle pourrait me faire je ne sais quoi. Le fait est que j’ai peur de le toucher. Si je le touche tout devient réel, tout sera chamboulé. Et que fait-il là ? Comment m’a-t-il trouvée, lui qui avait disparu bien avant que je quitte Nashville ? Il veut qu’on parle. La panique m’envahit. Je bats des cilset je regarde autour de moi comme si j’allais trouver une aide quelconque. Tout compte fait, je ne prends pas sa main – même si une partie de moi en meurt d’envie. Je me relève comme une grande. La pièce tourne légèrement et ma tête me donne l’impression de peser trois tonnes. Je ne saigne pas mais j’aurais certainement une belle bosse. Heureusement que ce n’est pas sur le front. Je regarde à nouveau mon mari… celui qui l’a été du moins. Je ne porte plus notre bague. Même si je n’ai pas pu me résoudre à la jeter. Quitter Nashville et ce qu’on y a vécu est une chose mais me débarrasser de nos souvenirs en est une autre. Ils sont collés à moi comme une seconde peau. Et c’est bien ce qui me paralyse alors que je suis face à Lui.
« Parler… »
De quoi ? Il y a tant de choses dont je suis incapable de discuter, auxquelles je ne veux même pas penser. Je regarde le désordre, puis l’horloge en forme de cupcakes. Il n’est pas si tard mais je me sens lasse, vidée. Je passe nerveusement une main sur mon visage pour chasser les petits cheveux rebelles qui se sont échappés de ma queue de cheval.
« Je… ce n’est pas le bon moment… je devais poser cette fichue étagère, préparer des glaçages, rentrer, me prendre un bon bain, nourrir le chat de ma voisine car elle est partie en vacances, ou peut-être le nourrir avant mon bain, et… »
J’enchaine les mots sans prendre le temps de respirer, stressée, presque paniquée. Un peu en fait. Mes excuses sont ridicules mais…
« Merde, tu peux pas débarquer comme ça ! Après tout ce temps, Noah ?! Tu… déboules comme un fantôme…et tu veux parler ? Là, tout de suite, maintenant ?»
J’ai eu du mal à ne pas éclater en sanglots mais j’ai tenu bon. Merci ma volonté ! Pour une fois elle ne m’a pas lâchée. Ou pas encore. Je me mords la lèvre inférieure pour éviter qu’elle se mette à trembler et que tous mes efforts soient vains.
Je ne pense pas être une personne méchante, je n'ai pas envie de l'être avec lui même si ma main me démange. Ok, j'ai bien envie de le frapper pour me libérer toute la pression, mais à quoi bon ? Cela dit, je ne peux pas l'accueillir à bras ouverts. Impossible.
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Noah Carpenter
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Sujet: Re: Bang my head against the wall - Mia & Noah Dim 14 Aoû - 15:22
Le moment était un peu irréel, suspendu, comme entre une certitude et un rêve... Ou un cauchemars. Noah avait ressentit la même chose à plusieurs occasions, dont celle de l'annonce de la disparition de son fils. Le déni, mais le désir aussi d'accepter la situation, l'évidence, pour en guérir... Il avait choisit la première solution trop longtemps, et n'avait pas su en revenir avant. Mia s'emmêlait dans des constatations futiles et Noah la fixait, avec une perplexité douloureuse. Allait-elle vraiment traiter son retour comme si la facture d'électricité était arrivée trop tôt, et qu'elle avait pas l'argent sur elle pour s'en acquitter, parmi ses autres tâches ? Etait-ce sa façon, à elle, de fuir ?
- Non, on peut parler plus tard... Répondit-il, incapable de trouver une autre réponse, devant l'évidence. Bien sur, il n'allait pas la forcer à avoir cette discussion au milieu d'un accident domestique, mais pour être honnête, il s'était attendu à tout, même à la violence, tout sauf une prise de rendez-vous banal. Tu veux que je repasse demain ?
N'était-ce pas la scène la plus absurde jamais écrite ? Noah grimaça, lui même hésitant sur la justesse de sa proposition... Non mais, franchement ? Il suffisait de ça, s'annoncer à l'avance, peut-être donner un coup de fil ? Il s'était refusé à cette éventualité, par respect pour elle. Dire les choses en face était signe de bravoure, apparemment, du moins c'était ce qu'on lui avait répété depuis l'enfance, et ce qu'il avait eu tant de mal à appliquer jusque là.
- J'm'en occupe, si t'as besoin, ajouta-t-il, en laissant son regard glisser sur l'étagère qu'elle avait plus abimée qu'autre chose jusqu'à présent, probablement par sa faute, en partie.
Lorsqu'ils étaient encore ensemble, sous le même toit, il avait pour habitude de se charger de tous les petits travaux... Et malgré le fait qu'elle ne remarquait pas toujours ses efforts, comme celui de lui laisser choisir une couleur qu'il détestait pour les murs de leur salle à manger, Noah avait tout fait pour qu'elle ne soit jamais inquiète de rien de matériel. Il n'avait jamais été très riche, mais il ne le lui avait jamais fait sentir... A force de travail, le garage avait bien prospéré, leur permettant de ne jamais manquer de rien. C'était pratique, surement, d'avoir un époux bricoleur - Jake s'en moquait un peu, par habitude, pour le taquiner, et Noah n'avait jamais mal pris ses taquineries, malgré qu'elles révèlent surement la conscience de son frère de ses qualités intellectuelles.
- Peut-être qu'il vaut mieux que j'te laisse... Finit-il par conclure, sans laisser à sa femme le temps de répondre, parce qu'il ne savait pas trop dans quel genre de boue il pataugeait, mais il se sentait s'enfoncer. J'voulais juste que tu saches que... Enfin j'comptais que ça s'passe comme ça...
Il passa une main nerveuse dans son cou, pour essuyer des gouttes de sueur imaginaires, qu'il sentait pourtant dégouliner, glaciales, sur son échine.
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Je suis complètement perdue. Ce que je raconte n’a pas vraiment de sens et je le réalise encore plus lorsque j’ose croiser le regard de Noah. J’ai l’impression qu’il me transperce, qu’il se fraie un chemin jusque mon âme. Je ne sais pas si c’est humainement possible et après tout, je m’en fou. Comment peut-il débarquer et croire qu’on va pouvoir discuter ? Il me fixe, je vois bien que je lui fais du mal mais est-ce qu’il voit aussi comme je souffre ? Repasser demain ? S’occuper de mon étagère ? Comme si nous étions encore un couple, comme si nous étions encore ensemble… Cette fois c’est moi qui reste perplexe. Mon cœur cogne contre ma cage thoracique, j’ai la nette impression qu’il veut fuir lui aussi. J’ai l’impression que mon visage se crispe, autant que mes doigts se tordent sous la pression que je leur inflige pour me contenir un minimum. Je ne sais pas quoi faire. Et cette putain de radio qui se met à nous passer All by myself d’Eric Carmen, la version originale, celle qui me fait trop chialer. Et là biensûr les larmes montent encore. L’une d’elles parvient à s’échapper et je la maudis. Je renfile sans m’occuper de mon sex appeal.
« Non… »
Non à quoi ? Je suis incapable de préciser. Non à demain, à mon étagère, à parler… pourtant je sais au fond de moi qu’il le faut. Oh bon sang j’aimerais être une de ces filles de poigne comme on voit dans les séries, celles qui vous regardent bien droit dans les yeux et vous ordonnent de cracher le morceau sans même sourciller. Je suis loin de tout ça. Je n’ai jamais eu à me battre réellement dans la vie, j’ai toujours été protégée, je suis plus du genre fragile que battante même si je me plais à croire le contraire.
Je commence à faire les cent pas. C’est une habitude quand je stresse. Comme si ça allait m’apporter solution ou réconfort. Je relève la tête pour croiser le regard de Noah qui reste comme suspendu à mes lèvres. Et la chanson qui persiste à me torturer. Ça me donne envie de me jeter dans ses bras pour pleurer. Et après ? Après sûrement que je le frapperais, je l’insulterais, ensuite je craquerais encore, et après je l’embrasserais… Non, non, non.
« Ok. J’ai besoin d’un café. Tu veux un café ? »
Je n’attends pas la réponse et me dirige derrière mon comptoir pour sortir deux mugs et les remplir avec ma toute nouvelle machine. Je déteste le café mais là j’ai l’impression que c’est ce qu’il me faut. Ça ou deux trois tequila. Je n’en ai pas ici donc ce sera café. Pendant que ça coule, je me tourne vers Noah. Je suis frappée soudainement par ses traits durcis, fatigués. Des questions me brûlent les lèvres : où était-il ? Avec qui ? Pourquoi ? Comment ? Mais une seule finit par sortir.
« Comment m’as-tu retrouvé ? Je ne l’ai même pas dit à Jake…. Tu sais, on t’a cherché… »
Il n’y avait même pas de reproches dans ma voix, ce n’était qu’une information. Et Jake l’avait cherché encore plus que moi, j’étais tellement à l’ouest.
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Noah Carpenter
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Sujet: Re: Bang my head against the wall - Mia & Noah Jeu 18 Aoû - 19:25
Non ? Comme toujours, Mia avait le don de le surprendre. Il avait toujours pensé que la vie serait bien ennuyeuse, si il n'avait pas vécu avec une femme qui, malgré l'habitude, réussissait à trouver de nouvelles manières de l'étonner. Il savait pas cœur ses manies, son corps parfait, la couleur de ses prunelles, et cependant, il ne l'aurait jamais cru capable de changer de vie et de construire seule un magasin au milieu d'une ville inconnue. Lui aussi avait changé... Mais était-ce en bien ? Fallait-il passer par l'enfer pour en ressortir un meilleur homme, ou revenait-il juste avec un cœur brulé et une âme noircie ?
- Euh, oui, un café, pourquoi pas... Finit-il par concéder, sans savoir vraiment où ils allaient comme ça. Mais puisqu'il avait fait tout ce chemin vers elle sans lui demander son avis, il pouvait bien la laisser gérer la situation comme elle le préférait, maintenant. Un sucre, s'il te plait, précisa Noah, une nouvelle fois transporté par ses souvenirs de matins heureux, où Mia lui préparait encore son petit déjeuné, agrémentant la tasse d'un baiser, lorsqu'elle le lui servait.
Bien sur, il n'était plus en droit d'espérer ça, même si le réflexe d'attendre cette marque d'attention semblait toujours le hanter. Il avait envie de ça, indubitablement, et de bien plus... Leur vie ensemble lui manquait plus que n'importe quoi... Mais il fallait maintenant avancer et construire un nouvel avenir, c'est ce que lui avait promis son tuteur aux Alcooliques Anonymes.
- Notre banquier... Avoua-t-il à la question de Mia, avec un air un peu gêné, désolé. Officiellement, tu es encore ma... Enfin, nous sommes encore mariés...
Sa voix s'était brisé un moment, et il avait fini avec un ton plus rauque cette déclaration factuelle et incontestable.
Bien sur, leurs comptes n'étaient pas communs - heureusement pour elle sans doute - mais il avait encore un droit de regard sur certaines informations la regardant, par procuration. Et l'achat d'une boutique, ça ne passait pas vraiment inaperçu, comme transaction, aux yeux des finances. D'ailleurs, pourquoi n'avait-elle pas essayé de divorcer ? Lui non plus ne l'avait pas fait, même si sa fuite aurait sans doute été une raison suffisante pour qu'elle le convoque et ordonne une signature de sa part par le biais d'un avocat. Il devait bien exister des mesures exceptionnelles pour ce genre de cas : divorce pour désertion du foyer familial, présence du fautif non nécessaire. Distraitement, le regard de Noah glissa sur les doigts de la jeune femme... A son annulaire gauche, à lui, son alliance était un rappel constant de son crime... Il n'avait jamais songé à l'enlever, ce qui n'avait pas empêcher quelques femmes audacieuses de l'aborder. Après tout, la société moderne acceptait parfaitement les comportements d'adultère, ce qui n'empêchait pas le Carpenter d'en éprouver un certain dégoût pour cette conduite et les femmes qui le toléraient.
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Je nous sers un café, tout en essayant de retrouver mes esprits. J’ai l’impression que mon cerveau et mon cœur sont sans dessus dessous. Je lui ajoute un sucre, ça me rappelle quand nous vivions ensemble, les petits déjeuners plus ou moins réveillés. C’est tellement loin… Parfois, j’ai même l’impression que ça n’a jamais existé, comme si j’avais rêvé toute cette vie. Pourtant je sais bien que je ne l’ai pas imaginée. J’ai bien trop mal.
Tout en écoutant comment il m’a retrouvée, je porte le mug à mes lèvres. C’est beaucoup trop chaud et je n’aime pas le goût mais ça a le don de me secouer. Autant que ce qu’il manque de dire. Nous n’avons pas divorcé, je n’y ai même pas pensé. J’ai toujours ma bague mais pas au doigt. Je ne veux pas qu’on me pose de questions. Je ne peux cependant pas m’empêcher de jeter un œil au majeur de Noah. Il a toujours son alliance, ça me fait un pincement au cœur. Je comprends encore moins pourquoi il est parti. Veut-il recoller les morceaux ? Honnêtement, même si je le voulais, je crois que ce serait trop compliqué. Ça nous ferait plus souffrir qu’autre chose. Parce que je lui en veux quand même. Et certainement que lui aussi. Je n’oublie pas la loque que j’étais, ni que j’ai voulu mettre fin à mes jours. Est-il revenu pour qu’on reprenne comme si rien ne s’était passé ? Pourquoi a-t-il parlé à notre banquier en premier lieu ?
« Tu as besoin d’argent ? »
Qui sait ce qu’il a fait tout ce temps ? Il a l’air baroudeur, ça se trouve il doit de l’argent à quelqu’un et il veut que je l’aide.
« Je sais que je te dois la moitié de la maison de Nashville mais… j’ai presque tout dépensé. Je verrais si je peux emprunter. »
Et s’il avait refait sa vie ? Je sens la jalousie m’étreindre et serrer mon cœur de toutes ses forces. Je regarde à nouveau son annulaire. Non, c’est bien la bague que je lui avais choisie, pas celle d’une autre. Mon dieu, je crois que je vais devoir lui demander de cracher le morceau parce que toutes mes interrogations sont déjà en train de me rendre folle.
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Noah Carpenter
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Sujet: Re: Bang my head against the wall - Mia & Noah Lun 22 Aoû - 11:17
L'atmosphère n'était pas vraiment détendue, il fallait bien l'avouer. Il y avait tellement de non-dit entre eux que Noah ne savait même pas par où commencer... Ainsi il recula encore l'échéance en avalant une gorgée brulante de café, comme elle le faisait elle-même. Trop d'excuses, encore et toujours, pour ne pas affronter la réalité. Il faillit s'étrangler, néanmoins, quand elle lui demanda s'il voulait de l'argent... Bien sur, il était logique qu'après sa déclaration, le cheminement de ses pensées aille dans ce sens... Mais l'idée n'avait pas traverser l'esprit de Noah une seule seconde.
- Non ! Non, Mia... Sa voix était suppliante, car il était horrifié de voir qu'elle le croyait capable de revenir juste pour lui réclamer sa part de la maison. Je ne suis pas du tout là pour ça...
Il avait besoin qu'elle lui fasse confiance sur ça. Sa vie était certes modeste, mais il tenait vraiment à gagner son argent de manière honnête. Enfin, disons qu'avec le patron qu'il avait, les contrats étaient parfois un peu limite, niveau législation... Mais bref, il travaillait maintenant. Et il avait l'impression de mériter chaque dollar, parce qu'il se donnait du mal, comme lorsqu'il avait repris le garage de son père dans l'espoir de donner à sa petite famille le meilleur de ce qu'il pouvait leur apporter.
- Ecoute, je... Il prit une profonde inspiration, qui ressemblait plus à un râle, ou au dernier soupir d'un condamné. Je suis venu pour m'excuser. Il fit une légère pause, mais tourna vers elle un regard la dissuadant de le couper. Je sais que les mots ne seront jamais suffisant pour justifier ce que j'ai fait... Je n'ai pas de... J'ai été minable. Mais Mia... Il se rapprocha, et posa sa main sur celle de la jeune femme, frissonnant à ce contact tant désiré. J'ai besoin que tu me pardonnes.
Ses doigts caressèrent doucement la peau douce de celle qui était toujours Carpenter, avec une tendresse infinie, qui s'opposait indubitablement à tout ce que ce geste avait d'interdit maintenant. Il n'avait pas le droit d'exiger d'elle une telle chose, et il le savait parfaitement. Néanmoins, s'il était venu jusque là, ce n'était pas pour tuer tout espoir avant même d'avoir essayer de la convaincre, ou de se battre pour lui faire comprendre... Ou juste accepter.
- Tu m'as tellement manqué... Murmura-t-il, si bas que c'en était presque inaudible.
Il allait trop loin surement, en se rapprochant ainsi, en la fixant avec cette intensité dans son regard sombre... Trouvait-il un écho à ses envies, dans les prunelles de la jeune femme ? Il avait bien peur que ce ne soit pas si simple, même si la perspective qu'elle puisse lui répondre lui nouait l'estomac comme jamais de sa vie.
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Je suis soulagée, il faut bien l’avouer. Je n’aurais pas pu lui rendre l’argent, ça m’aurait mis dans la panade. Mais du coup pourquoi ? Je comprends encore moins. Le garage ? Son père s’en était occupé. S’il veut le récupérer il faudra qu’il règle ça avec lui. Je n’avais pas été capable de le faire tourner, je n’avais même pas essayé je dois dire. Tout me dépassait à ce moment-là. J’étais dans un brouillard sans nom…
Il reprend la parole, je reste suspendue à ses lèvres. Soudain j’ai peur qu’il me sorte un truc horrible, du genre nouvelle fatale. Est-il malade ? Un cancer ? Je déglutis. S’excuser ? Il me regarde d’une façon que je connais bien : je dois le laisser parler. Honnêtement, je n’ai même pas l’intention d’ouvrir la bouche, je suis scotchée. Je l’écoute et ce sont sans aucun doute des mots que j’ai rêvé d’entendre des milliers de fois. Je le regarde s’approcher, incapable de bouger, il pose une main sur la mienne. Il caresse ma peau. Mes yeux se posent sur nos mains, sur son visage, à nouveau nos mains. Que fait-il ? Il n’a pas le droit de me faire ça. Je tente de réprimer les frissons qui me parcourent mais c’est peine perdue. Même si je ne le veux pas, Noah me faire toujours le même effet. Comme si mon corps endormi se réveillait soudain, ainsi qu’une partie de mon cerveau. Je me suis laissée tenter avec d’autres hommes mais aucun n’a su animer un tel désir en moi. Il lui suffit d’une simple caresse pour que je sois perdue. Je lutte pour ne pas venir me lover dans ses bras. Je dois être forte ! Je ne peux pas le laisser revenir comme ça. Sans même savoir s’il ne va pas repartir demain. Il s’est passé trop de choses, trop d’années. Le problème c’est que le repousser ou le reprendre, les deux sont au-dessus de mes forces. Le temps perdu ne se rattrape plus.
« Je ne peux pas, pas comme ça… »
Je ne sais même pas si ma voix est assez forte pour qu’il l’entende. Je le suppose vu son regard. J’ai l’impression d’être la Reine de cœur, sans pitié ; je déteste ça. Je retire doucement ma main, il y a encore la chaleur de la sienne et j’en frissonne encore.
« Je ne vais pas te mentir et dire que je m’en fiche, ni que tu ne me manques pas. »
Je me force à le regarder dans les yeux même si c’est une torture.
« J’ai… j’ai besoin de comprendre, de savoir… Est-ce que tu vas repartir ? Tu es venu juste pour que je te pardonne ? Pourquoi en as-tu besoin ? As-tu... as-tu une autre femme ? »
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Noah Carpenter
❝ Messages : 63 ❝ Points : 67 ❝ A Oxtown depuis le : 02/08/2016❝ Cupidon : Séparé de sa femme, Mia ❝ Enfant : Timmy - décédé ❝ Habitation : Clopton ❝ Avatar : Tom Hardy ❝ Crédits : Monroes
Sujet: Re: Bang my head against the wall - Mia & Noah Lun 29 Aoû - 15:11
Bien sûr, ce n'était pas si facile de revenir, et de réclamer que tout redevienne comme avant... D'ailleurs, Noah ne savait pas vraiment si c'était ce qu'il voulait au juste. Il aimait Mia, d'un amour profond et sans doute éternel, mais il ne se sentait plus assez méritant, pour l'avoir dans sa vie - peut-être avait-il besoin de la reconquérir vraiment, comme il l'avait fait lorsqu'il avait décidé de la faire sienne, la première fois, et ce malgré l'obstacle de son frère.
- Je ne vais pas repartir... Enfin pas de suite du moins... Commença-t-il, en essayant d'être le plus juste et le plus honnête dans sa réponse, tout en sachant qu'il ne pourrait pas être exhaustif, parce qu'il ne savait lui même pas exactement ce qu'il cherchait. J'ai trouvé un p'tit boulot dans le coin, ça me plait pas mal.
Ce n'était pas faux, après tout. Il gérait presque ses horaires, et son patron était plutôt généreux sur son salaire, puisque Noah fermait les yeux sur ses transactions illégales, même s'il refusait plus ou moins de s'y mouiller. Il participait malgré lui, bien sur, en effectuant des bricolages chez des gens peu recommandables... Mais si jamais il y avait embrouilles, il n'était pas concerné directement, et ne pourrait donc pas être accusé de quoi que ce soit. Il ne tenait pas du tout à retourner en taule... Il chercherait sans doute autre chose de plus honnête, quand il aurait suffisamment mis de côté. Probablement un garage, qu'il pourrait construire seul, et qui serait sa propre œuvre et fierté, et non un héritage, pour autant que celui-ci soit mérité.
- J'sais pas si tu t'souviens bien, mais après... Il s'arrêta, ne sachant pas trop s'il pouvait désormais se permettre de poser des mots sur l'horreur qu'ils avaient vécu. C'était encore douloureux, et il choisit donc de s'en abstenir, en estimant qu'elle comprendrait. J'ai commencé à boire, beaucoup. J'avais l'impression que ça m'aidait à oublier. Il n'était pas certain qu'elle s'en rappelle, car elle-même s'était repliée sur son chagrin à cette époque, et sa mémoire des évènements était embuée par l'alcool. Quand j'suis parti, j'ai erré de bars en bars... Et y'a que la prison qui a pu casser l'engrenage.
Il laissa un instant ses yeux trainer, honteux, sur la main que Mia avait retiré, puis leva enfin le regard vers elle. Oui, il était venu pour qu'elle lui pardonne... Et pour ça, elle devait tout savoir, pour peu que ça l'intéresse. Il y avait de fortes chances qu'elle le méprise après de tels aveux, ou qu'elle ne veuille plus jamais le voir tourner autour d'elle, par sécurité. Mais s'il ne donnait pas tout, il ne saurait jamais la vérité.
- Ma libération comprenait un engagement aux Alcooliques Anonymes... Poursuivit-il donc. J'ai pas osé y aller tout de suite, j'voulais pas d'aide, j'croyais encore que j'devais rester seul, que ça m'faisait du bien d'me punir... Et puis après, j'ai commencé le programme. Mia... D'un geste presque violent, comme un besoin irrépressible, il lui reprit la main, cette fois-ci pour la serrer dans la sienne, pour se donner du courage. J'ai besoin d'en finir avec ces fantômes. J'veux que tu me pardonnes pour pouvoir me pardonner tu comprends ?
Il relâcha de lui-même sa poigne, et son corps se détendit de nouveau. La tension qui avait régné entre eux pendant un instant était encore palpable, chargée d'émotions et de désir - ce pardon, il faudrait qu'ils le scellent par bien plus que des mots, et ils le percevaient tous les deux, sans doute. La dernière question de Mia ne pouvait cependant qu'engendrer un silence lourd de sous-entendus... Il y avait eu d'autres femmes, pour ainsi dire, car aucune ne l'avait jamais égalé, ni même atteint ses chevilles dans le cœur de Noah. Et pourquoi lui demandait-elle ça ? L'avait-elle remplacé, elle ? Le Carpenter se sentait un peu malade à cette perspective, qui pourtant aurait été plus crédible que l'inverse.
This is the way you left me, I'm not pretending. No hope, no love, no glory, No happy ending. This is the way that we love, Like it's forever. Then live the rest of our life, But not together.
Je me sens soulagée de l’entendre dire qu’il ne va pas repartir mais l’instant suivant mon cœur se retrouve serré comme dans un étau. Pas de suite ça voulait dire oui, juste qu’il ne savait pas quand. Je suis quand même rassurée : s’il a un travail ici c’est que son départ ne sera pas dans quelques jours, à priori. Car je sais maintenant qu’on ne peut jamais être sûr de ce genre de choses. En même temps, pourquoi est-ce que je tiens à ce qu’il reste ? Ne suis-je pas venue ici pour avoir une nouvelle vie ? C’est un comble quand même. Je l’écoute se confier sur son alcoolisme. Oh que oui je m’en souviens. Nous avions chacun notre façon de noyer notre chagrin, de vouloir effacer la douleur mais elle nous avait pulvérisés. Je porte la main à ma bouche pour étouffer un oh de surprise. Noah avait fait de la prison. Ça me faisait mal de l’imaginer derrière les barreaux. Quelle horreur ! Je le laisse continuer, ravalant les questions qui se bousculent. Je l’écoute avec une certaine avidité, dommage que nous n’ayons réussi à nous parler à l’époque… Je suis secouée par son contact, lorsqu’il me prend la main sans douceur. Il ne me fait pas mal, pas physiquement en fait. Est-ce que je comprends ? Pour quoi veut-il que je le pardonne ? D’être parti ? Ou pour cette chose que je ne peux pas me pardonner moi-même : d’avoir laissé notre fils sortir seul pendant que nous faisions l’amour ? On n’a pas arrêté de me dire que je n’y étais pour rien, que je le vivais si mal parce que nous prenions du bon temps alors qu’il se faisait enlever, que je l’aurais mieux accepté si j’avais juste regardé la télévision. Peut-être oui. Alors, quel pardon cherchait-il ?
Il relâche ma main et je ne réalise même pas qu’il a évincé ma dernière question. Ce n’est pas la plus importante, évidemment. Nous avons plus compliqué à régler que de savoir si ses bras enlacent une autre… Même si cette image aussi me fait souffrir. Je l’observe tout en me questionnant. Il a l’air aussi perdu que moi, même si le cache mieux au reste du monde en gardant mon sourire quoiqu’il arrive.
« Je… j’ai fini par comprendre pourquoi tu étais parti. Je t’en ai voulu malgré tout. Je m’en voulais aussi. »
C’est tellement dur de parler de ça. J’ai l’impression de me sentir encore plus vide à chaque phrase, sans savoir si c’est une bonne chose. Sans réfléchir, je tends la main et caresse la joue de Noah.
« Je te pardonne. »
Je le pense vraiment. Je ne ressens plus de colère ni de rancune. Si j’ai ressassé pendant des jours, des semaines, c’est terminé.
« Est-ce que tu me pardonnes ? Je n’étais pas partie physiquement mais je n’étais plus là non plus. Pour le meilleur et pour le pire... On n'a pas réussi, je suis désolée.»
J'éclate en sanglots sans pouvoir me contrôler. J'ai l'impression que je ne peux plus respirer, que quelque chose bloque.
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Noah Carpenter
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Sujet: Re: Bang my head against the wall - Mia & Noah Dim 11 Sep - 8:30
Elle pardonna, sans hésitation, avec sincérité. Cela paraissait si simple, alors que rien n'était finalement encore résolu, semblait-il... S'il pensait éprouver du soulagement quand ces mots seraient enfin donné, Noah n'en ressentait pas à cet instant. Il hocha la tête, pour accepter ce cadeau avec gravité. L'atmosphère était toujours tendue... L'aveu de Mia fut sans doute l'élément qui déclencha l'explosion. La jeune femme fondit en larmes, d'une telle façon qu'il ne faisait aucun doute que ses larmes étaient restées sur son cœur bien trop longtemps. Et celui de Noah en était d'autant plus brisé.
- Non, Mia... Supplia-t-il, en se rapprochant. Cette fois-ci, elle n'était plus en état de résister ou de le repousser. Il ne comptait pas en profiter, juste essayer de la réconforter, de la seule façon qu'il pouvait envisager. On a réussi, on est toujours là... On a survécu au pire.
Oui, à l'horreur, au plus affreux des malheurs. Ils avaient traversé cette épreuve et en étaient ressorti blessés, abimés jusqu'à l'âme, mais avançant toujours. Peut-être que les choses auraient pu mieux se passer, et sans doute n'avaient-ils pas choisi la bonne option... Mais le reste n'était pas perdu, pas encore. Le Carpenter, avec toute la douceur et l'assurance possibles mélangées, enlaça celle qui était encore sa femme, sur le papier comme dans son cœur. Ses cheveux sentaient bons, une odeur qu'il ne lui avait jamais connu, celle de la pâtisserie surement, et d'un nouveau shampoing sans doute... Et il aimait ça, aussi. Il aimait tout d'elle, les souvenirs anciens et le changement.
- Est-ce qu'on n'pourrait pas essayer de tout... Recommencer ? Se hasarda-t-il en murmurant contre elle, les dents serrées. Peut-être la pressait-il trop fort contre lui, avide de cette chance... Il avait besoin d'y croire encore, il le savait à présent, et il était prêt à se battre. Nous deux, c'est pas terminé, ça ne peut pas finir comme ça... Tu le sais aussi bien que moi.
Bien sûr, leur couple avait subit un énorme choc... Mais il fallait laisser le passé au passé. Leur fils n'aurait pas voulu que ses parents se déchirent. Sa mort ne devait pas être la fin pour ceux qui l'avait adoré, et élevé en pensant qu'ils pourraient profiter de ce bonheur pendant des années encore. Noah avait compris une chose, même si elle était douloureuse à admettre : il devait abandonner le chagrin qui le liait à la tombe, et se relever pour montrer à Timmy, s'il les regardait, la famille dans laquelle il aurait du s'épanouir, et le rendre fier. Et un jour peut-être, lui offrir la découverte d'une petite sœur, ou d'un frère, sur lesquels il pourrait veiller du paradis où il se trouvait sans doute, s'il existait un tel endroit. Ce n'étaient que des rêves, des espoirs qu'il avait gardés enfouis en lui pendant des mois probablement, quand il croupissait seul sur le matelas usé d'une cellule sombre...
- Je t'aime... Chuchota-t-il, l'émotion lui nouant la gorge. Sa voix était si faible d'ailleurs qu'elle n'avait peut-être pas entendu... Il avait l'impression d'être malade, de la voir si dévastée, et de contenir tant de sentiments.
This is the way you left me, I'm not pretending. No hope, no love, no glory, No happy ending. This is the way that we love, Like it's forever. Then live the rest of our life, But not together.
Depuis si longtemps je garde ça en moi. Il m’est arrivé de pleurer bien entendu, il n’y a encore pas si longtemps d’ailleurs. Mais je n’avais pas pu m’adresser de vive voix à Noah, c’était différent. Là, je craque complètement. C’est comme si j’étais submergée par un torrent d’émotions. Il se veut rassurant mais je n’ai jamais l’impression d’avoir réussi. J’ai juste le sentiment de me voiler la face et de très bien jouer la comédie. Il y a un vide en moi, il me happe un peu plus chaque jour, ça me terrifie. Mais je dois avouer que sentir les bras puissants de Noah autour de moi me rassure un peu. Comme si, finalement, il pouvait m’empêcher d’être aspirée. Peut-on recommencer ? Même s’il a raison et que rien n’est fini, je n’en ai pas la moindre idée. Je ne suis pas capable de lui apporter une réponse. Une partie de moi le désire, et le désire lui, ardemment, comme un rappel de notre amour mental et charnel. Mais je pourrais aussi me réveiller avec des regrets, encore plus perdue. Il y a une heure encore je pensais ne jamais le revoir.
Quand il me chuchote qu’il m’aime, je me remets à pleurer. Une vraie madeleine. Bien que je ne comprenne pas cette expression, car les miennes n’ont jamais versé de larmes. Cette pensée me fait doucement sourire et je m’essuie le visage en me dégageant légèrement. Pas trop car je ne veux pas quitter la chaleur de cet homme qui n’a jamais quitté mes pensées depuis le premier jour. Les yeux encore mouillés je le regarde.
« J’ai besoin de temps, c’est si soudain… Même si j’en meurs d’envie en cet instant, ce ne serait pas une bonne chose. »
J’espère qu’il va comprendre. Je ne cherche pas à me venger ni à lui faire du mal. On a bien assez souffert. Je veux justement éviter que ça puisse arriver à nouveau. Je ne suis plus tout à fait celle qu’il a connu. Je suppose que lui aussi. Il faut qu’on s’apprivoise, qu’on se charme à nouveau si on veut une nouvelle chance.
« Si tu veux bien, tu pourrais me raccompagner ? Et comme ça, tu verras où je vis et tu pourrais passer dimanche ? »
Je n'ai pas envie de me séparer de lui mais j'ai vraiment besoin d'encaisser. Et d'une bonne douche. Et sûrement d'un verre aussi !
Habitant de Oxtown
Noah Carpenter
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Sujet: Re: Bang my head against the wall - Mia & Noah Sam 24 Sep - 5:33
Elle en mourrait d'envie... Un léger sourire, amusé, étira les lèvres de Noah une fraction de seconde, lorsque Mia se détacha de lui, les joues humides. Il retrouvait, en quelques sortes, une humeur joueuse qui le prenait parfois, lorsqu'à l'époque où ils étaient encore ensemble, il se plaisait à la rendre folle, et à la séduire, juste pour la voir lui céder encore... Pour lui montrer qu'il ne l'avait jamais considéré acquise, comme certains hommes mariés qui ne faisaient plus aucun effort, une fois qu'il avait réussi à passer la bague au doigt de leur dulcinée. Le Carpenter n'avait jamais été ainsi, même s'il le faisait naturellement sans s'en rendre compte, parce que son amour pour sa femme ne ternissait pas, et qu'il n'avait jamais fait attention aux regards envieux que les autres mères portaient sur lui, lorsqu'ils allaient aux réunions de l'école en discutant comme un couple d'adolescents amoureux.
- J't'ai dit, j'ai l'temps... Murmura Noah d'une voix grave et calme, sur un ton réconfortant. Déjà, à l'époque, il lui avait laissé choisir son rythme... Même si la jeune fille qu'il avait séduite n'avait eu aucune raison à ce moment-là de ne pas céder à la passion qui les attirait l'un vers l'autre. Mais ne dis pas que toi et moi c'serait pas une bonne chose, s'te plait... Nous deux ça a toujours été une bonne chose, Mia.
C'était ce fait indubitable que le Carpenter avait perdu de vue trop longtemps, et qui avait causé sa perte... Parce qu'ils avaient cru qu'il valait mieux souffrir chacun de son côté, parce qu'ils s'étaient éloignés à l'instant même où ils auraient du se rapprocher, ils avaient entretenu leur malheur. Mais il était tout aussi impensable de la forcer, si elle ne se sentait pas prête... Même s'il la connaissait assez pour savoir que s'il insistait un peu, il aurait surement pu la prendre là, sur son comptoir que cupcakes, et qu'elle se serrait accrochée à lui et l'aurait réclamé de tout son corps. Il voulait que la décision vienne d'elle, et qu'elle ne puisse jamais le regretter, ou le blâmer.
- Oui, oui, bien sûr, accepta-t-il immédiatement à sa proposition, un peu pris de court. Il n'avait de toute façon rien de mieux à faire ce soir-là. Dimanche, ça me va.
Il chassa en un instant les pensées qui venaient d'envahir son esprit, au rappel des dimanches qu'ils passaient ensemble, 10 ans plus tôt... C'était la journée repos, consacrée aux câlins qui parfois leur demandaient finalement plus d'énergie que le travail quotidien... Mais pour lesquels ils n'avaient jamais rechignés à se donner à fond.
- T'habites loin ? Interrogea-t-il, ne sachant pas si elle souhaitait qu'il la raccompagne en voiture ou à pied. Sa caisse d'occasion ne payait pas de mine, et elle était remplie de ses outils de travail, mais il avait boosté le moteur à fond, et n'importe quel mécanicien comme lui aurait pu en admirer la puissance... Seulement, Mia n'était peut-être pas non plus prête pour une course décoiffante dans la ville. Tu te plais ici ?
C'était une vraie question, il ne cherchait pas seulement à faire la conversation... Il voulait savoir, parce qu'il s'était toujours un peu inquiété pour elle.
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Sujet: Re: Bang my head against the wall - Mia & Noah