Flash forward, and we're takin' on the world together ϟ Alek

Je rentrais dans l'appartement, déposant le dernier carton que nous avions dans le camion. L'appartement était plein à craquer de tous les cartons que nous avions rapporter de Fairwalk. Notre nouvelle vie approchait à grand pas, il est loin le temps où je te détestais à mourir, Wonderland. La preuve, nous allons vivre ensemble à Oxtown. Ouais vivre avec son ex qui vient tout juste de dégager sa blonde, c'est extrêmement bizarre, je vous l'avoue.

Je décidais d'aller dans la salle de bain pour pouvoir ranger mes affaires, j'installais tranquillement tous mes parfums dans le placard puis en rangeant mes affaires je me mis à repenser à toutes nos premières fois, enfin le peu qu'on avait fait. Nos petits bisous d'enfant où nous osions pas nous toucher les lèvres alors on se faisait des bisous sur le creux des lèvres. Nous aurions pu allez loin ensemble, mais malheureusement tout avait changer, le divorce de mes parents m'avait fait complètement craquer, j'avais limite perdue la tête alors que à ce moment là j'avais besoin de lui. Puis le voir avec cette blonde peroxydée me rendait deux fois plus folle, c'était devenu impossible de vivre en les voyant tous les deux.  Lors du décès de mes parents et Willow, je n'ai pas voulu faire une deuxième fois la même erreur, j'avais besoin d'Alek et j'ai souvent fait en sorte de l'avoir avec moi même si c'était compliquer avec sa blondasse qui le lâchait pas d'une semelle. Et puis nous voilà à présent, certes pas en couple, mais vivre ensemble loin de Fairwalk changera peut-être les choses.

« Alek ! Il reste un carton à toi dans la salle de bain, il faudrait que tu le finisse » Lançais-je à travers l'appartement afin qu'Alek puisse m'entendre. « T'es où ? » Demandais-je en parcourant le couloir afin de trouver où est-ce qu'il s'était mit

Elle avait dit OUI ! Même si c'était ce que j'espérais le plus, je n'ai pas pu m'empêcher de défaillir intérieurement à la lecture à la fois de ses yeux et de ses lèvres quand celles ci se sont activées pour m'offrir une des plus belles réponses de ma vie ! Je suis resté en plan un instant, comme si elle devait me répéter son choix dans un cri de joie hystérique, mais la situation ne s'y prêtait vraiment pas avec les derniers événements survenus. Ma réaction envers Hope s'est affichée toute en retenue alors que je serrais Skyler dans mes bras pour que le stress retombe et que j'expire un grand coup, libéré du poids de l'attente et encore inconscient de ce dont nous avions décidé d'un final commun accord. La séparation avec Fairwalk et la plus grande des Singleton expliquait la forte affection que je communiquais à Skyler avec qui je venais à peine d'enterrer la hache de guerre et que je laissais déjà pour profiter de la vie avec sa petite soeur.

Nous nous sommes donc envolés pour Oxford et attendions l'arrivées de tous nos effets personnels qui suivaient le même parcours que nous à un jour d'intervalle. Nos affaires allaient être acheminées en camion jusqu'à l'aéroport de New Haven dans le Connecticut où tout serait embarqué sur un vol à destination de Norfolk en Virginie. De là, un autre expéditeur nous livrerait nos affaires empaquetées par voie terrestre en semi-remorque. Dès l'instant où le livreur sonna à la porte, nous fûmes occupés durant de longues heures à décharger et amonceler tous les paquets dans les diverses pièces de l'appartement tout neuf. A minuit passé, nous n'avions toujours pas fini et Hope s'était finalement endormie de manière imprévue mais compréhensible après une journée éprouvante, dans le fauteuil loué à l'agence immobilière pour nous dépanner le temps de se meubler. Je me suis amusé à la regarder, à contempler cette tête que j'allais désormais voir au quotidien et qui représentait si bien mon idéal du bonheur. Assis par terre, la tête contre l'accoudoir, j'ai également cédé à l'appel de la nuit.

Le lendemain, nous nous retroussions les manches dès le réveil, après un petit déjeuner costaud! Là encore, ce sont des heures qui passèrent sans crier gare et c'est en fin d'après midi que presque tout était nickel, en ordre. Bon il allait falloir passer un coup de torchon et de balai car les poussières avaient voleté malgré l'aération que les fenêtres ouvertes avaient permise. J'étais dans la cuisine, réglant l'agencement des ustensiles dans chaque tiroir, quand la voix de Hope résonna dans notre domicile. Je le traversais sans me presser pour rejoindre mon amie dans la salle de bains. « Je suis là. » apparaissais-je enfin. « Ah oui, celui-là. En fait c'est tout mon nécessaire de toilette. J'attendais de voir la place que t'allais me laisser » lui souriais-je en soulevant le carton pour qu'il repose sur le rebord du lavabo. Hope avait dû s'amuser avec ses flacons pour qu'une odeur parfumée se soit diffusée dans la pièce. Contournant celle que je ne pouvais appeler autrement que colocataire au moment des faits, mes mains pleins de tubes pharmaceutiques voyageant devant ses yeux, je me haussais sur la pointe des pieds pour disposer tous ces gels et autres pommades sur la dernière étagère de l'armoire. J'inclinais volontairement la tête plus près de la sienne à chaque passage, pour humer cette fragrance qui l'imprégnait souvent et qui me ravissait. Elle sentait bon en plus d'être magnifique; des plaisirs visuel et olfactif. Et ces battements dans ma poitrine.

Une fois l'entièreté du carton vidé et rangé, je le jetais hors de la salle de bains pour gagner un peu de place dans celle-ci. Je regardais alors Hope qui avait inspecté comment je plaçais ces petits produits autour de nous, pendant que je m'adossais contre le mur les bras croisés. Ce qu'elle avait demandé était effectué, et nous n'avions plus de priorités dans l'immédiat; que des détails qui se régleraient au fur et à mesure de notre installation dans notre chez nous. Au bout d'une dizaine de secondes à la fixer, ayant lu dans ses prunelles des félicitations pour avoir désencombré la pièce d'eaux de ce bordel qui trainait depuis la veille, j'investiguais sur ses préférences dans un avenir proche. « Pour ce soir, tu préfères qu'on fasse quoi ? On se fait livrer une pizza, des nouilles ? Ou on part découvrir un peu le coin à la recherche d'un restau' ? » Ce ressemblait à une invitation, et ca aurait pu l'être si nous n'étions pas dans une configuration de reconstruction progressive de nos vies l'un avec l'autre. Pour un début, je trouvais que nous passions beaucoup de temps dans la salle de bains d'où nous n'étions toujours pas ressortis. Moi, j'ai toujours eu un penchant pour la cuisine.

Depuis que nous étions arrivés à Oxtown et que nous aviosn enfin trouver un logement, nos journées étaient plutôt fatiguantes, être entre tous ces cartons et ces poussières qui virevoltaient autour de nous, ça nous épuisaient plus qu'autre chose. Notre première journée fut la plus mouvementé car nous avions passé une bonne partie de la journée à décharger le semi-remorque lorsqu'il fut arrivé en bas du bâtiment où nous allions vivre durant quelques années à suivre. Il était minuit lorsque je m'étais endormie telle une grosse larve dans le fauteuil.

Le lendemain, ce fut le même rytme, mais au moins en fin de journée j'avais déposer le dernier carton dans le couloir de l'appartement pour finalement commencer à faire un peu de rangement dans la salle de bain. J'ouvris  les cartons un par un afin de voir ce que tout d'baord j'allais installer et donc en premier ce fut les parfums, je dois aussi avouer que je m'étais amusé à tous les sentir, peut-être que certains n'allaient plus me plaire, ça ferait au moins un peu de place pour Alek.  En regardant de plus près, la quasi totalité des cartons de salle de bain m'appartenait, je ne suis pas une fille pour rien. Pas étonnant que papa pétait les plombs car je passais vraiment des heures dans notr salle de bain. Lorsque j'appelle Alek, il arriva peut de temps après pour finalement ranger ses affaires sur la dernière étagère qu'il restait, celle que je n'aurais pas prise car du haut de mes 1m60, ça aurait été difficile pour moi de l'atteindre, autant installé une chaise dans la salle de bain dans un cas pareil. Alek prit donc son carton pour finalement le déposer sur le bord du lavabo afin de ranger tous ces produits. Je le regardais faire, il devait juste se mettre sur la pointe des pieds pour atteindre l'étagère, au moins il a beaucoup plus de facilité que moi !

« Bon et bien, voilà, la salle de bain est presque terminé, je n'ai plus qu'à ranger tous ce qui est shampooing et serviettes.  » Dis-je à Alek tandis qu'il venait de terminé avec son carton qu'il jeta hors de la salle de bain.

Je le regardais s'adosser contre le mur, ça me faisait complètement étrange de vivre avec Alek, c'est ce que je m'imaginais il y a deux ans plus tôt, mais pas dans la même situation. A cet époque, je nous imaginais fous amoureux l'un de l'autre - bien que ce soit le cas - mais nous étions en couple contrairement à ce moment même où nous ne sommes que deux colocataires qui viennent poursuivre leur voie professionelle. En vérité, Alek me manques amoureusement. Je l'aime vraiment, mais pour le moment je préfère que ça reste comme ça. Alek me sorti finalement de mes pensées lorsqu'il me demandai ce que je voulais pour ce soir.

« Une pizza ? Ca peut être plutôt cool » Dis-je en souriant.  « Bon, ce ne serait pas mieux d'aller dans la cuisine ou le salon plutôt que de rester dans la salle de bain ? » Demandais-je à Alek

Instinctivement, j'attrapais la main d'Alek pour l'entrainer hors de la salle de bain. Finalement je la lachais rapidement en sentant un frisson parcourir tout le long de mon corps me faisant un léger pincement au coeur. Mieux faut ne rien précipité pour l'instant, il venait de quitter sa blonde et moi je me remet doucement du décès de mes parents.

Hope avait opté pour les pizzas, et ne souhaitait donc pas encore partir à l'aventure lors de notre deuxième soirée à Oxtown. J'approuvais son choix, peu m'importait du moment qu'elle demeurait dans mon champ de vision pour que je profite de la plus belle attraction que je connaissais. Elle se sentit des fourmis dans les jambes pour avoir envie de bouger vers une autre chambre de notre habitation. J’acquiesçais à sa réclamation. « Ce serait effectivement mieux. A moins que tu aies placé un téléphone dans la salle de bains, on risque d'avoir du mal à commander les pizzas » me moquais je gentiment en jetant un coup d'oeil un peu partout à la recherche du combiné magique. Jugeant que nous étions suffisamment resté à proximité de la douche et du radiateur qui servirait prochainement de reposoir pour les serviettes que nous allions mouiller quand nous sortirions du bac où nous nous serions lavés, Hope brava notre amitié pour m'emmener ailleurs dans l'appartement. La belle brune s'empara de ma main et ne parvint qu'à nous faire rallier le couloir avant de s'arrêter un très bref instant, suffisant pour percevoir une légère gêne dans notre union qu'elle relâchai aussi vite.

Une halte marquée, elle se retourna à peine pour réfléchir à savoir d'où émanait l'embarras éprouvé. Dans l'élan provoqué, mes pas m'approchèrent de Hope qui pivota entièrement avec l'aide de mes bras. Je les passais derrière elle et les laissais retomber sous ses omoplates pour continuer à enlacer son buste jusqu'à ancrer mes doigts au niveau de ses côtes, sur ses flancs. Je baissais ma tête pour venir la caler dans le creux de sa nuque. J'invitais Hope à en faire inconsciemment de même, pour savourer un moment unique et très lointain dans mes souvenirs. Presque inexistant. Je ne savais pas si elle discernait les battements de mon coeur à travers ma poitrine épousant sa clavicule, mais ma priorité était à la fois pour moi de respirer cet arrière-goût qui avait marqué mon adolescence et pour nous de lui signifier combien elle était désormais ma vie et que ma présence elle pouvait la conserver aussi longtemps qu'il lui plaisait. L'affection que je lui portais comblait aussi, je l'espérais, un peu de ce manque qu'elle n'aurait plus de ses parents disparus; sans avoir la prétention de les remplacer. Je me devais et nous avais promis de veiller sur Hope, de tout faire pour que jamais elle ne touche terre. C'était ma manière en la serrant dans mes bras de lui prouver sa valeur inestimable, inaltérable à mes côtés. Je n'avais pas plus précieux qu'elle dans ma vie, et je désirais qu'elle le comprenne un minimum.

Je ne me risquais à rien d'autre que de l'étreindre, puis dévissais lentement ma pression pour gagner son oreille avec ma bouche. Le début de ma phrase lui fut murmuré à courte distance, et le reste sur un timbre de voix plus clair puisque je m'étais entre temps détaché d'elle. Mes mains regagnèrent leur position le long de mes hanches. « Je vais allumer l'ordinateur pour voir ce qu'on peut trouver. As-tu déjà une idée de ce que tu aimerais ? » avais-je continué à demander à Hope en pensant repérer la réponse dans ses yeux plutôt que sur ses lèvres, endroit dont je me méfiais pour l'instant d'y consacrer une trop grande importance. Ce que nous vivions ne ressemblait pas à l'amourette que nous avions traversée presque trois ans auparavant, et jamais plus celle ci ne renaîtrait, car les circonstances ne seraient quoi qu'il arrivait pas pareilles. Un sourire à moitié affligé me fit braquer la tête vers le parquet et je traversais le corridor pour m'installer dans le canapé avec le laptop sur les genoux. J'oubliais que Hope n'avait pas réagi à ma question; une de celles dont la réponse ne constituait pas un intérêt crucial dans l'évolution de nos rapports. Le moteur de recherche google me donna des indications à ma requête : plus d'un million de résultats en moins d'une seconde. Approximativement le nombre d'images de Hope qui parcouraient mon esprit sur le même laps de temps.

Alek avait accepter mon envie de plutôt commander une pizza et donc de rester à la maison. Puis lorsque je lui dis qu'il fallait mieux aller ailleurs, il se moqua légèrement en me disant qu'on aurait du mal à commander notre pizza sauf si j'avais installer un téléphone dans cette pièce. Je souris légèrement à sa remarque, c'était le Alek que j'avais connu deux années auparavant, celui qui n'était pas avec une blonde a grosse poitrine mais sans cerveau. Le Alek que j'aimais à l'époque. J'avais pris la main d'Alek afin de sortir de la salle de bain, mais peu après être arrivant dans le couloir, je lui lâcha rapidement, assez gênée de ça.

J'étais rester dos à lui jusqu'à ce que ce dernier s'approche un peu plus de moi et me fasse pivoté face à lui pour finalement me serrer dans ses bras. Ses mains qui se posait dans mon dos me faisait frissonner puis lorsqu'il déposa sa tête dans le creux de ma nuque, je fis de même enfin avec plus de mal que lui, je me mis légèrement sur la pointe des pieds afin qu'il ne se tue pas le dos non plus. Le sentir contre moi me rassurait, je n'avais plus personne à part lui et Skyler, mais à présent j'étais loin d'elle, seul Alek était présent à partir de maintenant. Nous étions là dans ce couloir, juste lui et moi sans personne autour. Faire durer ce moment encore longtemps, ça m'aurai fait plaisir, mais un moment donné il fallait bien qu'on se lâche un peu. Je soupirais lorsqu'il se détacha de moi.  Qui crois-tu donc tromper ? Ton coeur en feu est amoureux. N'essaies pas de cacher, la passion qu'on lit dans tes yeux... J'ai le coeur trop fragile, c'est tellement banale d'être sentimentale

Une fois notre étreinte écourté, Alek me demanda si j'avais une idée de la pizza que je voulais, mais j'eux à peine le temps de lui répondre que Monsieur Wonderland c'était déjà enfuit dans le salon pour s'installer sur le divan avec l'ordinateur sur les genoux. J'arrive donc par la suite dans le salon

« Eh, Alek ! T'aurais pu attendre que je te réponde avant de t'enfuir comme ça.  » Dis-je à Alek en rigolant légèrement

Je vins finalement m'installer à ses côtés pour regarder ce qu'il faisait. Être si près de lui, me donne des frissons, c'est plus fort que moi. Je repensais aux moments que nous passions ensemble.  Ces heures perduent au téléphone le soir tard, les après-midi que nous passions à ne rien faire juste à rester ensemble, parle de tout et rien .. Et puis le moment le plus dur, cette séparation que j'ai moi-même causé, je regrettais terriblement ce choix, mais peut-être qu'on ne serait pas là à présent ? Tout cela m'a permit de me rendre compte à quel point je tenais à lui, que c'est lui et personne d'autre.

« Moi je veux bien d'une pizza cheese potatoes ! C'est la meilleure » Dis-je en souriant.  

Finalement en attendant de trouver une bonne pizzeria dans le coin, je posais ma tête sur son épaule.

Concernant nos goûts culinaires, Hope me montra que nous n'avions pas spécialement les mêmes tendances. C'était un point avec lequel j'allais devoir rester prudent le jour où je me mettrais à cuisiner pour nous deux. D'ici là, nos différences gustatives ne posaient pas de problème si nous enchaînions les livraisons et commencions à se rendre au restaurant. A une certaine époque, je me serais permis de lui balancer une boutade et de critiquer ce qui sortait de sa bouche; comme je le faisais presque naturellement avec quiconque dans l'ironie qui me caractérisait. Mais là, il y avait tant de paramètres qui me retenaient de dire quoi que ce soit à celle qui méritait tout mon respect de par la valeur qu'elle occupait dans ma vie; présente et future.

Un cadenas supplémentaire me cloua lorsque Hope se rapprochait à son tour, pour venir découvrir les possibilités qu'Oxtown offrait en terme de service à domicile de mets et nourritures en tous genres. Je partageais le confort du fauteuil deux places avec elle qui s'enhardit jusqu'à laisser sa tête se stabiliser sur mon épaule. Ma gorge se noua, mais je tentais de ne rien dévoiler des sensations que son contact m'apportait; encore davantage que sa présence idyllique. Mes mains s'arrêtèrent au dessus du touchpad, tremblant à chaque micro-mouvement de Hope ressenti à travers la manche de mon t-shirt. La connexion avec la box ne déconnait pas; c'était plutôt moi qui buggais par intermittence.

Je n'hésitais pas à rallonger volontairement mes fouilles sur le net, rien que pour prolonger cette relation qui avait des airs de renaissance. Je nous trouvais tellement paisibles installés de cette façon, et ça me rongeait de devoir briser un tel bien-être. J'étais pourtant obligé car pour attraper le téléphone posé sur la table basse, je ne pouvais faire autrement que me déloger un instant le dos du sofa. J'ai usé d'un subterfuge pour que ce soit Hope qui renonce à notre intimité. « Y a celui-ci à deux blocs, mais ils ne proposent pas de cheese potatoes. » mythonnais-je. Le gros fake avait eu l'effet escompté: Hope s'était rapprochée plus près de l'écran pour vérifier mes dires. Son joli minois avait quitté la zone de mon omoplate pour surgir à quelques centimètres à côté de mon visage. Pendant qu'elle examinait la liste des pizzas suggérées par l'établissement que j'avais déniché, j'appréciais son profil depuis son menton jusqu'à ses cervicales à moitié cachées par sa chevelure, en passant par l'élasticité de son cou et le fin tracé à peine perceptible des veines sur sa tempe. La résistance dans ses traits, je ne savais pas comment moi-même je parvenais à y résister. « Je déconne. J'prends le téléphone et j'espère qu'on aura ça dans la demi-heure qui vient. » décidais-je finalement, sans précipiter la moindre initiative entre nous ni attendre que Hope tombe nez à nez avec ce qu'elle envisageait de dévorer.

Je me penchais pour poser le laptop devant Hope si elle avait envie de jeter un coup d'oeil plus approfondi, et pour me saisir du nécessaire afin de passer cet appel super important dans l'immédiat. M'étirant contre le dossier, une main continuant son mouvement derrière le canapé, mon regard constamment tourné vers Hope s'accompagna d'un sourire qui s'esquissait devant ce bonheur. Une voix d'homme déclina le nom de la pizzeria à la quatrième sonnerie, ce qui me rassura de ne pas avoir composé un mauvais numéro. Je commandais donc la pizza de Hope et une végétarienne pour moi - autant faire les choses à fond quand on repartait de zéro - pour entendre le gars m'expliquer que ce serait à prendre sur place si nous étions pressés car il avait un livreur malade et que celui qui travaillait ce soir là avait des livraisons prévues pour les deux prochaines heures. Du coup, après m'être renseigné du délai de préparation, je lui confirmais que je me déplacerais. J'achevais la conversation et me levais à mon aise pour gagner la cuisine en quête d'un verre de soda. « Ce sera bon dans trois quarts d'heure, mais je vais y aller car ils n'ont plus de livreurs dispo. » expliquais-je à Hope sur mon chemin vers l'hydratation. Je m'abreuvais et changeais encore de pièce pour ne rien oublier au moment où je sortirais: porte-feuille et clés dont nous avions fait un double. Je ne considérais pas nécessaire le détour par la chambre afin de m'habiller autrement pour un simple aller-retour. Je revenais alors dans le salon avec des signes d'impatience de mon ventre qui n'attendait que de se remplir. Je vidais le fond de mon verre et me laissais lourdement tomber dans le sofa pour quelques minutes encore avant de m'éclipser pour le bien de nos estomacs.

Je savais pertinnement qu'Alek et moi-même n'avions pas les mêmes goûts en ce qui concerne la nourriture. Il serait plus rapidement à être végétarien, meme s'il mange parfois de la viande. Mais bon pour le moment si nous fesions comme à présent, on n'aura pas du mal pour nos choix. Enfin bon, je m'étais alors installer contre Alek sur le divan afin de voir ce que nous proposait notre nouvelle ville. Je sentais malgré tout qu'Alek était un peu gêné, si je peux dire ça comme ça. Je savais qu'il ne voulait rien laisser paraitre, mais il se trahissait lui même en réalité et puis je connais un peu trop Alek.

Alors que nous étions en train de rechercher une pizzeria non loin, j'étais tranquillement poser sur l'épaule d'Alek jusqu'à ce que celui ci trouve une pizzeria à deux pas de chez nous, mais selon lui il ne faisait pas de Pizza Cheese Potatoes. Je me redressai d'un coup pour m'approcher de l'écran afin de voir si cette information était réelle, ce qui s'avera être faux lorsqu'Alek m'annonça qu'il 'déconnait' comme il sait si bien dire, je lui lança un regard avec une grimace qui voulait surtout dire 'Tu me fais chier Wonderland'. Ce dernier finissa par se retirer du divan pour aller passer la commande, il esperait que ça arrive rapidement  « J'espère aussi, j'ai faim.  » Lui dis-je après qu'il ait finalement poser l'ordinateur sur moi.

Je regardais alors le choix que la pizzeria proposait afin de déjà peut-être avoir une prochaine idée sur la futur pizza qu'on commenderai. Une fois que la commande fut terminée, Alek m'annonça qu'il devra y aller car il n'y avait qu'un seul livreur qui en avait pour encore deux bonnes heures et que le second était malade. Je soupirais légèrement, j'avais énormément faim moi. Je déposais alors l'ordinateur sur la table basse pour ensuite attendre qu'Alek revienne dans le salon une fois qu'il prit tout ce dont il avait besoin. Une fois qu'il fut revenu s'asseoir à côté de moi, je me mis à jouer avec ses cheveux. « Si tu veux, je peux venir avec toi  » Lui proposais-je. Je trouve plutôt pas mal cet idée, nous pourrions découvrir un peu la ville en y allant et j'avais en vérité une légère envie d'aller me balader. « Je pourrais prendre Elfy, ça la promènerait  » dis-je avec un léger sourire. Je voyais Elfy couché à nos pieds, elle n'avait pas forcément envie de sortir si ça se trouve.

Nos estomacs s'impatientaient. Je ressentais le vide dans le mien, alors que celui de Hope émettait de petits bruits suspects qui amenaient à penser qu'il avait aussi commencé à puiser dans les réserves. Bouger, marcher vers le point de vente, aurait occupé mon esprit à autre chose que de se rappeler que l'heure de manger était largement passée et que j'avais manqué à mes obligations vis-à-vis de mon organisme. Pourtant je n'ai pas eu besoin de quitter directement les lieux pour obtenir une toute autre attention en la personne de Hope. Dès que j'avais reposé mes fesses dans le canapé, elle avait commencé à tâter les cheveux autour de mon oreille, les tournoyait en les entourais sur son index. Je ne distinguais pas son petit jeu mais j'appréciais la sensation que ça me procurait. C'était si plaisant après une telle journée bien remplie, que je me laissais faire, allant jusqu'à fermer les yeux l'espace d'un instant. Je souhaitais croiser son regard pour savoir si ses gestes étaient liés à la relation que nous tentions de relancer. Elle et moi, je ne savais pas trop d'où nous étions censé redémarrer. Cette dernière audace de la part de mon ex redora mon sourire que je cachais d'un poing malgré qu personne ne le remarquait. Ca me laissait présager que nous repartions de beaucoup plus loin que ce que j'aurais craintivement prévu. J'aimais beaucoup, encore plus d'ailleurs quand elle émit quelques mots à propos de venir à la pizzeria avec moi puis de balader son chien en même temps. Je rouvrais les yeux pour inspecter la bête étalée de tout son long contre le bas de la table devant nous. « Elfy, tu sors avec nous un peu, ou t'en as rien à kicker des pizzas? » enchérissais-je sans spécialement vouloir me taper ce chien dans les pattes si nous partions chercher la bouffe à deux. La compagnie animale, c'est un paramètre auquel j'allais devoir m'adapter et surtout accepter si je voulais vivre de manière définitive avec Hope. Son affection pour les boules de poil était immense; c'était impensable de lui faire imaginer une vie sans animal de compagnie. Du coup, j'ai tenté d'appuyer son désir de déambuler dans les rues vides à trois plutôt qu'à deux. Mais le chien ne bronchait pas.

Ma chevelure restait sous le joug des doigts de Hope qui s'amusaient davantage. J'aurais pu m'endormir sous cette douceur, mais mon ventre en colère m'extirpait de mes songes. Je me maudissais d'avoir sans cesse faim au point de devoir écourter un tel moment. J'avais le sale rôle alors que je préférais clairement me détendre plutôt que de gâcher ça afin de ramener deux maudites pizzas qui ne passeraient de toute façon pas la nuit. Déçu de briser cette agréable séance de papouilles dans mes tifs, je forçais la douce main à me rendre la tranquillité. En me redressant, j'avais posé la mienne juste au-dessus du genou de Hope. Geste à la fois tendre et de stabilité, je m'aidais de ce point d'équilibre pour me couler entre le divan, la table et le chien. « Qui m'aime me suive! », tonitruais-je à voix maîtrisée pour ne pas réveiller les voisins. Je tâtais mon porte-feuille à travers la poche arrière de mes pantalons, m'assurais encore ne rien oublier pour payer le repas et parvenir à revenir avec à bon port. Je reculais de deux pas, réapparaissais dans l'encadrement du vestibule, et activais les forces en présence. « Bon, les filles, vous vous décidez si vous voulez m'accompagner jusqu'à la pizzeria, mais si je décolle pas on ne mangera rien avant demain. » déclamais-je. Je surveillais les mouvements de Hope, si elle venait finalement avec moi ou pas. Mon air trahissait l'envie de la voir se lever et m'accompagner, avec dans ma conception la plus optimiste, une odeur de proximité, mon bras entourant son épaule que je rapprochais de moi. Et nous marchions plus tard les mains entrelacées. Mais j'étais planté là à attendre encore quelques secondes qu'elle se décide ou reste campée sur le sofa. J'avais déjà ouvert la porte qui donnait sur le palier et les escaliers; soit je m'y engouffrais seul, soit avec quelqu'un à qui parler et échanger un peu d'amour? Ahah, ne pas prendre mes mots au pied de la lettre. Il était tard, la fatigue faisait son petit effet. La bravoure de Hope aussi. L'air nocturne m'oxygénerait les cellules nerveuses. Je sortais dans trois secondes .. Deux .. Une ...

Alors qu'Alek allait pour partir chercher nos pizzas, je lui proposa de venir avec lui et peut-être avec Elfy, ma chienne, qui ne bougeait même pas d'un poil lorsqu'Alek évoqua le mot 'Pizza', c'était donc que madame était trop feignante pour bouger son cul poilu. Quelques secondes après, alors que je m'amusais à tripoter la chevelure d'Alek, ce dernier décida de se redresser puis lança un 'Qui m'aime me suive', je souriais légèrement. Il finissa par aller dans le couloir, puis nous interpella Elfy et moi-même. Je lança un regard à Elfy qui n'avait pas du tout décidé de bouger son cul. Je me leva alors du divan et alla jusque dans le couloir. « Je mets mes chaussures, attends-moi ! » lançais-je à Alek en me penchant alors pour attraper ma paire de basket. J'eus à peine le temps de mettre une petite veste, qu'Alek avait déjà ouvert la porte, prêt à partir.  Je me précipitais alors avec lui.

On finissa alors par sortir du bâtiment et déambuler dans la rue afin d'aller chercher nos pizzas. Être avec Alek me changeait énormément de la vie que j'avais avant. Je voulais qu'il se passe quelque chose, mais faire un premier pas, c'est pas pour moi. J'avais pas envie de précipité les choses pour que ça se termine mal. Alors je restais tranquillement à manger à ses côtés. « Au faite, je sais qu'on vient d'arriver, mais est-ce que tu as repérer des coins pour te produire ?.  » Lui demandais-je. Au  lieu de rester comme ça dans un silence à juste marcher jusqu'à notre destination, je voulais entamer une discussion et puis ça m’intéresse un minimum de savoir ça. Je voulais qu'il réussisse dans ce qu'il veut faire et rien que pour nous plus tard, si jamais nous venons à faire quelque chose de plus sérieux.